Ma'ale Adumim

Ma'ale Adumim מַעֲלֵה אֲדומִים, Cisjordanie

Vu de l’extérieur, on se demande comment un lieu aride, au sommet d’une colline et au milieu du néant, placé dans l'illégalité d'une situation coloniale, peut attirer 40.000 personnes en 30 ans.

La définition du cadre de vie, conçu pour une population particulière, s’inscrit dans une stratégie marketing, semblable à n'importe quelle autre forme de promotion. La création d’un environnement semblable à celui d’une ville fait oublier la situation de Ma’ale Adumim comme colonie.

Dépolitiser la ville et attirer une population pour d'autres raisons que la conquête stratégique du sol, puis créer une illusion de vie urbaine, tel est le stratagème utilisé. Sur Internet, on trouve quantité d’arguments qui permettent à des habitants indifférents au conflit israélo-palestinien de s’attacher à cette fausse ville.

Auteur : Vassir Rais

Titre : Jérusalem-Est, Ma'Ale Adumim

Année : 2016

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^{Carte exposée : Le plan de Ma'ale Adumim.}

^{Ci-dessus : Les colonies :
A. Mitzpe Yericho - Fondée en 1978 - 1200 habitants - Altitude : 160m
B. Hinanit - Fondée en 1980 - 500 habitants - Altitude : 385
C. Elon Moreh - Fondée en 1979 - 1000 habitants - Altitude : 640m
D. Kfar Edumim - Fondée en 1979 - 1700 habitants - Altitude : 360m
E. Nofim - Fondée en 1980 - 400 habitants - Altitude : 380m
F. Oranit - Fondée en 1985 - 5000 habitants - Altitude : 140m
G. Nili - Fondée en 1981 - 700 habitants - Altitude : 360m
H. Hamra - Fondée en 1971 - 150 habitants - Altitude : -55m
I. Qedar - Fondée en 1985 - 450 habitants - Altitude : 440m
J. Shaqed - Fondée en 1981 - 500 habitants - Altitude : 410m
K. Mitzpe Shalem - Fondée en 1971 - 200 habitants - Altitude : -320m
L. Giva'at Zeev - Fondée en 1983 - 10300 habitants - Altitude : 760m
M. Na'ale - Fondée en 1985 - 150 habitants - Altitude : 430m > …}

La localisation particulière de Ma’ale Adumim, à proximité de la capitale religieuse, Jérusalem, mais strictement en-dehors des frontières auto-établies d’Israël la définit comme l'objet-symbole de la politique de colonisation du territoire de la Cisjordanie. Son existence, sa prospérité et sa taille — il s’agit de la colonie israélienne la plus grande et la plus peuplée — la convertit en véritable définition de la colonie, modèle-clé du plan colonisateur israélien.

Le postulat est celui de l’utilisation d’un instrument civil — dans ce cas une colonie non militarisée — dans la stratégie d’expansion de la politique israélienne. Politique, population et architecture colonisatrice sont indivisibles en Israël. Le pays, jeune de 60 ans et en pleine transformation, serait fort de deux armées : l’une plus visible dans le conflit israélo-arabe ; l’autre, omniprésente mais invisible, la population de ces colonies, issue d'une diaspora extrêmement active et activiste.

Lorsqu’on mélange le sacré, l'architecture, la politique et la conquête du territoire, on aboutit à des villes comme Ma’ale Adumim. Peut-on parler d’une réussite ? Conçu dans de véritables laboratoires d’architecture, le produit Ma’ale Adumim se clone et se multiplie, avec pour objectif principal la colonisation intégrale de la Cisjordanie.

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