Guangzhou (Guangdong)

Retour vers Ecriture des plans et idéographie.


Guangzhou 广州 (Guǎngzhōu), Guangdong 广东 (Guǎngdōng). 23,1255 N 113,2574 E.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Canton_(Chine)

Planification et chantiers

Sur les problèmes généraux de la planification urbaine et territoriale en Chine, et sur les usages de la cartographie, voir la thèse que Lucie Morand a consacrée au développement de Xiamen, dans la province du Fujian : Le plan : outil générateur de stratégies d'urbanisation durable. Cas d'étude sur Xiamen en Chine. Résumé : http://www.theses.fr/s120531.

Les documents ci-après sont issus de l'Institut d'urbanisme de Canton (communiqués en 2008).

L'expansion de Canton : les plans de 1995 à 2010.

Le district de Nansha, au sud de la ville et en bordure du delta de la rivière des Perles.

Une étude de terrain (2008) : Nansha, district de Guangzhou 南沙区.

Des destructions massives en vue du développement d'un nouveau centre de la ville.

La figure urbaine

Dans la tourmente des transformations des grandes métropoles chinoises, l'idée d'une connaissance de la ville par son plan peut paraître aventureuse. Hormis les documents de planification qui projettent à grande échelle les implantations nouvelles (précédées de vastes programmes de démolitions et de non moins vastes installations d'infrastructures à grand gabarit), les ressources qui permettent de se former une idée de la culture spatiale de la ville sont rares. Or, lorsque l'information manque, il est nécessaire de la reconstituer. Le plan est l'archive perpétuelle des villes, ce qui signifie qu'il ne cesse d'être repris, retracé, relancé au fur et à mesure des campagnes de modernisation. Les ruptures semblent effacer les traces anciennes, les extensions semblent liquider toute référence à un noyau persistant ou à une croissance organique. Et pourtant, nous continuons de poser la question du plan, c'est-à-dire la question des structures qui sous-tendent le développement urbain et qui sont le code même du rapport des sociétés au sol sur lequel elles s'établissent. L'hypothèse soutenue ici est donc que le plan, dans sa substance géographique et historique et dans ses fonctions politiques et territoriales, conserve sa puissance instauratrice et sa double signification technique et culturelle. Se représente-t-on jamais le plan d'une ville comme une totalité figurable ? Au-delà des représentations fonctionnelles (le plan des lignes de métro, par ex.), la représentation de la ville ne saurait se limiter aux seules perceptions immédiates de l'habitant ou du marcheur… Il faut bien que se forme une certaine idée de la ville dans la plénitude de son paysage à la fois naturel et artificiel. La ville est le premier des artefacts et celui qui les rassemble tous.

Le plan ne fait pas la ville, c'est la ville qui fait le plan. Ce coup d'arrêt philosophique aux mots d'ordre des planificateurs et de ceux qu'ils servent ou qui les servent, introduit au cœur même de l'idée du plan une discorde nécessaire. C'est en tout cas la raison d'un conflit latent entre plusieurs conceptions de l'espace habité. Dans cette tension qui se relâche d'autant moins que la ville est en proie à des transformations plus massives ou plus bouleversantes, nous croyons que se forme malgré tout une figure de la ville. Même si nous n'en donnons qu'une définition presque négative : une configuration provisoire dans le jeu épuisant et l'actualisation sans fin des virtualités urbaines.

Ci-dessus : Guangzou, Wuhang New Town 五羊新城. Localisation du nouveau centre (CBD, opéra, axe majeur orienté vers la tour de télévision — et sa roue panoramique). (Vue Google Earth™)

La figure urbaine est une sorte de vertige. Au moment où se pose la question de sa réalité ou de son irréalité, il se peut qu'elle s'impose sous une forme, même partielle ou provisoire : par le truchement de la carte, d'un diagramme ou d'une image, comme c'est le cas sur la façade de cet immeuble construit en 2007, au milieu d'un nouveau quartier central, en pleine frénésie constructive.

Ci-dessous : Wuyang New Town, carte monumentale en façade de l'International Finance Place. Ci-dessus : Wuyang New Town, Opéra de Canton, Zaha Hadid, architecte (2010).

Ci-dessus : Wuyang New Town. Carte monumentale, dressée verticalement sur la façade de l'avant-corps de l'immeuble.

Un exemple de "village urbain" : Shipaï.

Voir la thèse de Huang Quan Le (sous la direction de Pierre Clément), Une urbanisation hybride : métamorphose spatiale et sociale de Shipaï, “village urbain” de Canton en Chine, 1978-2008 (soutenue en 2010). Résumé de la thèse : http://www.theses.fr/2010PA083256.