La carte des paysages de plaine

Peut-on parler d’une ville à la fois non hiérarchique et anisotrope ? C’est-à-dire à la fois « horizontale » et sensible aux directions de ses différents vecteurs de traversée – notion proche de la fameuse « déterritorialisation » de Deleuze et Guattari ? Faisons l’hypothèse que ces propriétés dans l’espace varient justement selon la manière dont ils sont traversés. Exemple de la plaine flamande et de son système de voies et de canaux : la plaine semble au premier abord s’offrir d’un coup sous un seul regard. En réalité, on s’y perd, on y est désorienté, parce que sous un ciel trop bas, les sinuosités des canaux et des routes qui les longent, obéissent aux propriétés invisibles léguées par les réseaux hydrographiques anciens et par la réponse de l’agriculture et de l’infrastructure des voies, autant que par les fermes qui se protègent des turbulences du vent et s’isolent les unes des autres par des rideaux d’arbres et des cours abritées.