Beyrouth بيروت, Liban الجمهورية اللبنانية

En pleine catastrophe, vécue à l’échelle d’une capitale dévastée, la ville est en état d’urgence. Mais Beyrouth est un organisme vivant et qui ne peut s'arrêter.

La jeunesse, dès ce moment-là, entre sur la scène du drame, munie seulement de balais et de pelles. Elle rend espoir à la génération de la guerre, mortifiée par trois décennies de corruption et défaite par un temps qui semblait s’être arrêté.

Autrice : Michèle Reidy.

Titre : Beyrouth, Ville-Phénix, entre ruine et chantier.

Année : 2021

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Léa Salamé, Beyrouth : une explosion déclenche une respiration, 2021.

Le Liban est un creuset expérimental pour l’histoire, les religions, les cultures, la démographie, la musique, les arts et la politique.

Un carrefour de guerres, de paix, de culture, de prospérité et de crises économiques sévères. Une terre d’accueil et de conflits.

C’est un pays dont le nom est cité dans la Bible. Ce lieu, avant qu’il ne devienne un pays, une nation, a vu naître l’alphabet, la pourpre issue du murex, les premiers chiffres. Il a vu mettre à l’eau les premiers navires qui ont contourné l’Afrique avant Vasco de Gama. Dans ses montagnes, les moines ont imprimé les premiers livres arabes, les flancs des montagnes ont subi un formidable travail de terrassement et les pentes rocailleuses sont devenues aussi fertiles que la plaine de la Bekaa, le grenier à blé de l’empire romain. Les villages y sont intégrés et se fondent dans les terrasses.

Ce lieu, cette terre, ce pays, cette nation à venir est le Liban, pays du cèdre qui frappe son drapeau tricolore strié de rouge sang et de neige immaculée. La nature y est généreuse et magnifique malgré les balafres d’une urbanisation sauvage qui n’a que faire du patrimoine et de l’écologie. Et pour son malheur, ce pays n’a pas vu mûrir une nation capable d’engendrer un État capable de le gérer. C’est un paradis et un enfer potentiel latent, éruptif et traître.

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