Buenos Aires

Buenos Aires, Argentine


L’histoire des villes du monde reconnaît depuis longtemps l'existence des bidonvilles. Ils s’établissaient autrefois tout près des portes de la ville ou des murs qui protégeaient la cité, sur des terrains contestés ou inhospitaliers.

De nos jours, on les trouve dans ces espaces mal définis que sont les bords de route, les milieux d’échangeurs, les zones d'entrepôts, les recoins désaffectés, tout ce qui n’est pas nommé, qui n’a pas d’image, tous les « à-côté ». Ils sont le négatif d’une matrice urbaine contrôlée et bien représentée. Des espaces si divers et difficiles à appréhender, parfois inaccessibles, ou bien qu'on a peine à regarder — si seulement ils sont visibles.

Ils sont pour certains une échappatoire et même le seul lieu stable, le seul refuge. L’existence de ces quartiers est souvent limitée à un temps court, et délimitée par des interstices : les failles du contrôle de la ville. Parler de ces lieux, c'est concéder une part d'admiration, un désir de fuite hors de tout-contrôle, une aspiration à l’improvisation.


Autrice : Andréa Houang

Titre : Buenos Aires, bidonvilles en miroir, étude d'une architecture contemporaine.

Année : 2020

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Carte exposée : la ville et ses bidonvilles, en miroir (dessin de l'auteure).

Ci-dessus : Carte de la “Villa 31” > Dessins de l'auteure.


Le débat autour des termes de villa et de barrio.

C'est une lutte vieille de longues années en Argentine. De nos jours, la ré-urbanisation et la régulation de la Villa 31 sont une nécessité. Plusieurs architectes ont pu penser de manière inclusive la ville, comme l’architecte Javier Fernandez Castro avec son Barrio 31 Carlos Mugica, qui représente le commencement d’un processus d’urbanisation du bidonville. Après un diagnostic essentiellement socio-politique et historique, il publie un premier projet de ré-urbanisation. Celui-ci est soutenu par la communauté de la Villa 31, du fait de ses intentions inclusives et respectueuses. Mais des modifications ont été demandées par le gouvernement de Buenos Aires. La version finale voit le jour en mars 2015, validée comme projet de ré-urbanisation de la Villa 31.

Javier Fernandez Castro introduit le terme de “ré-urbanisation” pour qualifier l’intervention urbaine, dont le but serait de conserver les atouts de la Villa 31 et de compenser ses défauts grâce aux outils de la ville formelle. La ré-urbanisation s’articule donc à partir de trois échelles: - l’échelle macro rassemble les dispositifs qui portent sur l’ensemble de la ville de Buenos Aires; - l’échelle mezzo traite des solutions urbaines de la villa 31 et de ses limites; - l’échelle micro porte les intentions de réhabilitation des interstices et de l’architecture.


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