Chuquicamata


Chuquicamata, Chili


L’établissement humain créé par les Américains sur les traces des Indiens Atacameños a fait naître beaucoup d’espoir, autant qu'il a causé de désespoir autour de la “Montagne rouge”.

L'évolution du gigantesque campement minier de Chuquicamata et l’exploitation du cuivre, à ciel ouvert, dans ce désert d'Atacama au climat hostile, démontre qu’une ressource naturelle rend possible la transformation d’un territoire ingrat en un lieu d’exploitation intensive.

Que deviennent les richesses produites, à l’échelle locale aussi bien que globale ?


Autrice : Aramaéa Rase Casanova

Titre : Chuquicamata, le rio Loa, territoire de production conditionnée ; de l’oasis à la ville-poussière ?

Année : 2016

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Carte exposée : Le désert d'Atacama, la haute vallée du rio El Loa.

Ci-dessus : Situation du Chili et de la vallée du rio El Loa > Le territoire “en négatif”.
Fragments du paysage minier > La ville-usine > Autres sites miniers du désert d'Atacama.
Vue satellite n&b > vue satellite couleur.


Interroger le rôle de cette industrie et les fondements de cette production permet de comprendre les réels jeux de force et de résistance qui s’entrechoquent le long du fleuve Loa. Depuis 2008, plusieurs voix se sont élevées, aussi bien du côté des populations autochtones que par le truchement de rapports scientifiques. Dès qu’elles ont commencé à être exploitées, les eaux du bassin ont diminué et leur usage à des fins industrielles a entraîné l’asséchement de l’oasis. Ce désastre a frappé directement les communautés ancestrales, il a mis en péril leur droit d’accès à l’eau pour l’irrigation de leurs cultures, il a entraîné la perte de terres arables. Ces communautés se sont retrouvé peu à peu isolées et dépossédées des ressources de la « Terre Mère », la pachamama, pièce maîtresse de leur cosmovision sacrée.


Atacama
Voz insufrible, diseminadaIntolérable voix, sel
sal, substituidadisséminé, cendre
ceniza, ramo negrosubstituée, thyrse noir
en cuyo extremo aljófar aparece la lunaavec sa perle extrême où la lune apparaît
ciega, por corredores enlutados de cobre.aveugle, en des couloirs de cuivre en deuil.
Qué material, qué cisne huecoQuel matériel, quel cygne creux
hunde en la arena su desnudo agónicoenfonce dans le sable son nu moribond
y endurece su luz líquida y lenta?et durcit sa clarté liquide et lente ?
Qué rayo duro rompe su esmeraldaQuel dur rayon brise son émeraude
entre sus piedras indomables hastaentre des pierres indomptables,
cuajar la sal perdida?cristallisant le sel perdu ?
Tierra, tierraTerre, terre
sobre el mar, sobre el aire, sobre el galopesur la mer et sur l’air, sur le galop
de la amazona llena de corales:de l’amazone pleine de coraux :
bodega amontonada donde el trigogrenier amoncelé où le blé dort
duerme en la temblorosa raíz de la campana:dans cette racine tremblante de la cloche :
oh madre del océano!, productoraÔ mère de l’océan ! qui produis
del ciego jaspe y la dorada sílice:le jaspe dur, la silice dorée :
sobre tu pura piel de pan, lejos del bosquesur ta peau, pure peau de pain, loin des arbres
de la forêt,
nada sino tus líneas de secreto,il n’y a rien hormis tes lignes de secret,
nada sino tu frente de arena,rien si ce n’est ton front de sable,
nada sino las noches y los días del hombre,rien si ce n’est les nuits et les journées
de l’homme,
pero junto a la sed del cardo, allímais auprès de la soif du chardon, là
donde un papel hundido y olvidado, una piedraoù un papier s’enfonce oublié, une pierre
marca las hondas cunas de la espada y la copa,marque les berceaux profonds de l’épée
et de la coupe
indica los dormidos pies del calcio.et signale les pieds endormis du calcium.
Pablo Neruda, Canto generalChant général



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