Detroit


Detroit, Michigan, États-Unis


Peu à peu, les flux financiers, économiques et humains, qui sont nécessaires à la stabilité d’un territoire, se sont taris. La crise de Detroit (Michigan) découle d'une double inégalité : économique, due au capitalisme et à ses laissés-pour-compte, et sociale, du fait que les Afro-Américains pâtissent de cette inégalité de manière disproportionnée.

Historiquement, la classe ouvrière noire a été la première victime du libre-échange, et c’est également au sein de cette population que, par la force de ses icônes, la Motor City s’est forgée une identité.


Autrice : Axelle Ponsonnet

Titre : Detroit, mécanique de la ville.

Année : 2019

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Carte exposée : Carte des lieux vacants au centre de Detroit (2019).

Ci-dessus : Peinture d'après une affiche > Ferme urbaine au pied des gratte-ciel.


Les symboles sont fixes, ancrés dans l’imaginaire collectif. Tentant de redonner de la valeur aux terrains vacants de la ville, les spéculateurs immobiliers manipulent ces icônes afin de peindre un image attirante de Detroit.

L’expression Ruin Porn a été introduite dans un article de Vice (média en ligne), où un habitant de Detroit est interviewé et crée ce vocable, largement repris ensuite. La prolifération des images de ruines a activé un débat autour de ce phénomène du Ruin Porn. Ces images devaient-elles être considérées comme voyeuristes et abusives ? Permettaient-elles au contraire de rendre visible ce qui serait resté caché derrière l’histoire glorieuse de la ville ?

La critique s’appuie en la circonstance sur la dichotomie entre les Insiders et les Outsiders, entre ceux qui se considèrent comme locaux, dont les vies sont affectées par ces ruines, et les étrangers de passage. Les photographies de ruines sont sélectives, biaisées: elles font des ruines un paysage statique et figé.

Le risque est alors qu’elles colportent une image simplificatrice, anhistorique et déformée des objets regardés. En se focalisant sur les seuls objets, la photographie de ruine crée une atmosphère d’échec et d’abandon, une impression de vide post-apocalyptique qui fétichise plus qu’il ne critique.



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