Kullorsuaq


Kullorsuaq, Groenland


Aux confins de la planète, là où le vent et la glace règnent en maîtres, vit un peuple solitaire, éloigné de tout, conté à travers mythes et légendes : les Inuits. Le Groenland, fief de cette population Inuit, est à un moment crucial de son histoire.

Exemple typique du changement groenlandais, Kullorsuaq, petit village traditionnel Inuit d’environ 450 habitants, est situé au nord du pays, sur la côte ouest. C'est l'un des villages les plus reculés et difficiles d’accès… mais on y est loin du cliché des chasseurs d’ours en peaux de phoque.


Auteur : Thibaud Joffraud

Titre : Kullorsuaq, le peuple de l’extrême Boréal

Année : 2015

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Carte exposée : Situation du village de Kullorsuaq au Groenland (74°34‘48” N, 57° 13‘ 47” O).

Ci-dessus : Le village de Kullorsuaq (photo de l'auteur)

Dessins de l'auteur : 1. Transition de l'igloo à la maison > 2. Une carte représente en bleu ciel la zone de chasse. En bleu foncé : les zones que le chasseur connaît au moins de vue, qu'il peut replacer sur une carte mentale. Vers le sud, il y a un autre village, les chasseurs évitent de fréquenter la même zone de chasse, et ceux de Kullorsuaq iront plutôt vers le nord. Aujourd'hui, l’hélicoptère modifie l'espace de chasse (représenté en pointillé) car son bruit effraie les animaux > 3. Maisons du village.


Pour les Inuits, le monde n'est pas fixe, mais en perpétuel mouvement. Selon la période de l'année, l'environnement subit de fortes transformations. Il passe de l'état insulaire à un espace continu. Nous ne sommes pas face à de simples changements saisonniers mais à un paysage qui évolue radicalement dans son aspect et dans son usage.

Il n'y a pas de mot pour le paysage car il n'y a pas de distinction entre l'homme et la nature, le paysage fait partie de l'individu qui le regarde et l'individu fait partie du paysage. Il y a une continuité spéciale et mentale qui ne permet pas de fixer le paysage en un simple rapport visuel. Le rapport est plus profond. De même dans l'habitat ou le village, il n'y a pas de distinction nette entre l'espace privé, “le jardin” ou même l'espace du village.

Quand nous parlons de Kullorsuaq, nous parlons du village, mais nous nommons en vérité l'île tout entière (Kullorsuaq = le grand pouce). Car le village n'est qu'un rassemblement d’individus à un moment donné, dans l'espace continu de la nature. En hiver, avec la banquise, l'île se fond dans le territoire pour ne faire qu'un avec lui, et l'espace visible et praticable s'étend loin sur la mer gelée. En été, une fois la banquise disparue, l'île retrouve ses contours, nous sommes de nouveau sur l'île de Kullorsuaq. Il n'existe pas de paysage fixe.


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