Mumbai


Mumbai मुंबई, Maharashtra महाराष्ट्र, Inde


Les "chawls", au premier abord, ont l'air d'immeubles-villages. Des coursives desservent de petits logements, généralement dotés d'une porte et d'une seule fenêtre. Du linge pend entre les piliers. Des plantes, des réservoirs d'eau, divers objets créent un filtre entre la rue et les habitations.

Le plus souvent, on peut apercevoir d'étroites cours intérieures depuis la rue, accessibles par une faille dans le bâti. Bien qu'il ne soit pas interdit de s'y introduire — il n'y a pas d'obstacle physique —, le visiteur sent une forte barrière psychologique. Ai-je le droit de passer la porte ? Que sont ces logements ?


Autrice : Perrine Philippe

Titre : Mumbai, les “chawls”, entre nostalgie et répulsion.

Année : 2016

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Carte exposée : Croquis d'une cour intérieure du Sakhar chawl, Worli.

Ci-dessus : Mumbai : trois cartes de situation.
Chawl Hassan, Lower Parel : croquis sur le vif, relevés habités de terrain & situation en plan.
Chawl Hassan, Lower Panel > Les coursives du 'Pansari Chawl' à Chinchpokli > Girangaon, sud de Mumbai.
Mandala : fête pour Parvati, chawl Hassan, Lower Parel.
Dessins et photos de Perrine Philippe.


Des coursives desservent des logements de 10 m2, appelés kholis.

Ils sont dotés d’une seule porte et d’une fenêtre, ils sont sans cesse exposés au passage des autres habitants. Les coursives deviennent une extension des logements : espace collectif où toutes les générations s’assoient pour passer le temps, regarder l’activité du rez-de-chaussée ou visionner des clips bollywoodiens sur les téléphones. Papoter, faire à manger. Ce lieu de passage, décoré de nombreuses plantes et de lampions, fait aussi office de buanderie : le linge y sèche au vent, il crée une barrière visuelle colorée entre les habitations et la rue ou la cour. On se cache derrière une barrière intime.

Ce jour-là j’avais fait ce croquis sans souci, dans Sakhar chawl. Plein d’enfants étaient venus, amusés et intrigués. Ils étaient plus curieux que leurs parents, parlaient un peu d’anglais. Qu’est-ce que je pouvais bien trouver à ce chawl ? C’est l'un des premiers chawls où j’ai commencé à dessiner. Je découvrais petit à petit ce que c'était, et depuis combien de générations ses habitants y vivaient, la grève de 1982, les origines des familles, l’attache au village… J’étais impressionnée par l’accumulation des lignes sur mon dessin, par l’accumulation des éléments dans ce chawl.


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