Novy Ourengoï

Novy Ourengoï, Iamalo-Nénétsie, Russie

Новый Уренгой, Ямало-Ненецкий автономный округ

Cette étude d'une ville minière en Iamalie, dans le nord de la Sibérie occidentale, est partie de l'observation attentive de photographies satellites ou de témoignages de voyageurs en errance.

Il a fallu rechercher l'indice irrégulier qui rendrait la carte hétérogène et contiendrait l'originalité possible d'une ville. À Novy Ourengoï, ce fut une formation concentrique de containers au milieu d'un tissu résidentiel ordonné.

Autrice : Guillemette Dumars

Titre : Novy-Ourengoï, l'alternative nomade.

Année : 2014

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Voir aussi : Capucine Desvallées : Yamal, Arctique, accélération : * (2021)

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^{Toundra et rivière de la Pour, plaine de Sibérie occidentale.
Source : d'après une photographie aérienne - nesiditsa.ru}

^{Novy Ourengoï, photographie satellite, Google Earth™, 2014. Vue d'ensemble et détail.}

^{La ville pionnière. Déplacement du front > L'alternative nomade.}

^{Conquête des hydrocarbures et front pionnier urbain en Sibérie occidentale > Réserves et exploitations d'hydrocarbures dans la région > Réserves et exploitations d'hydrocarbures dans le monde.}

^{La périphérie de Novy Ourengoï.}

^{Carte exposée : Novy Ourengoï, dispersion urbaine, d'après une photographie satellite Google Earth, 2014.}

• Quelles sont les stratégies de renouvellement urbain, portées par Gazprom et l'État, qui animent aujourd'hui Novy Ourengoï ?
• Quelle planification et quelles formes bâties incarnent ces stratégies ?
• Dans quelle mesure ce [re]déploiement actuel fait-il de la ville un moyen de “prédation”, et participe-t-il d'une reconfiguration permanente des territoires du Grand Nord ?
• Dans quelle mesure renverse-t-elle notre conception classique de la ville, de la concentration à l'éclatement, du fixe au mobile, du sédentaire au nomade ?

L'enquête sur Novy Ourengoï fait apparaître l'image paradoxale d'une “ville-mobile”.

Une ville dont le bâti autant que la population sont remarquables pour leur instabilité et leur capacité à se déplacer. Les déplacements suivent des cycles et des trajectoires scrupuleusement maîtrisées par les autorités politiques et économiques. Ces dernières imposent ainsi à la ville nouvelle soviétique des années 1970, rigide et éternelle, une alternative nomade. Novy Ourengoï éclate, officiellement, officieusement, entre ville de rattachement — le noyau dur — et ses satellites éphémères : villages de travail, villages de rotation, campements de nomades du gaz. Toutes ces entités urbaines sont la propriété de Gazprom, aménagées, peuplées, alimentées par Gazprom.
La mobilité semble être devenue la condition de survie et du renouveau de Novy Ourengoï. En rendant possible ces formes urbaines itinérantes, le pouvoir démultiplie sa présence dans l'espace, il maîtrise les distances et se donne la liberté de progresser toujours plus au Nord. La ville ne sert plus à fixer matériellement les limites d'un territoire conquis, elle est devenue l'instrument d'une politique qui vise à rendre les frontières mouvantes et insaisissables.

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