San Francisco


San Francisco, Californie, États-Unis


San Francisco se regarde elle-même, depuis qu'elle a gravi ses collines… La seule ville qui a pu réaliser l'impensable rêve américain.

Thomas Jefferson était foncièrement anti-urbain. Selon lui, la ville mettait en péril l'utopie de propriétaires directement connectés au territoire. San Francisco réalisa ce qu'il n'avait pu imaginer, une ville née de la rencontre entre des propriétaires opportunistes et un territoire si contraignant qu'il a déterminé la ville à assumer sa propre échelle urbaine autant que paysagère.


Auteur : Quentin L'Hôte

Titre : San Francisco, Reconstructing Mission District.

Année : 2011

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Voir aussi : Charles Brunet-Moret, San Francisco, aberrations de la trame américaine : * (2012)

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Carte exposée : San Francisco, Mission District. À gauche : vue satellite ; à droite : carte comportant plan topographique, coupes topographiques et histogramme des émotions, ce dernier d'après les recherches du designer Christian Nold * en cartographie participative (voir > ). Carte dessinée et diptyque assemblé par Quentin L'Hôte.
* Christian Nold, Artist, Designer, Educator, Cultural activist >




Reconstructing Mission District : to be continued (1) > Activation : indicateur d'intensité émotionnelle liée aux lieux géographiques (d'après Ch. Nold) > Reconstructing Mission District : to be continued (2)


Les pentes de San Francisco > Topographie > Les trames urbaines (grids) de San Francisco


Topographie axonométrique de S.F. > Plan de 1857 > Plan de Daniel Burnham de 1905 (avant le tremblement de terre et l'incendie de 1906).


Market Street, vue depuis Twin Peaks.


À San Francisco, la grille urbaine s'est heurtée à la topographie du site. Elle a d'abord évité les collines mais a fini par s'y confronter, nivelant tout d'abord Russian Hill et Nob Hill, puis adaptant son tracé, à partir des années 1920, à Demon Heights et aux Twin Peaks.

Bruno Queysanne dans sa préface au livre de Florence Lipsky (San Francisco. La grille sur les collines, Marseille, Parenthèses, 1990) justifie le mythe populaire considérant San Francisco comme la plus “européenne” des villes américaines par ces mots :

…le charme de San Francisco ne proviendrait-il pas tant de ce par quoi la ville ressemble à d'autres, et particulièrement à celles qui nous sont familières ici en Europe ; à savoir, une taille à “l'échelle humaine”, la possibilité de s'y comporter en “piéton”, la conformité des “clichés” attendus et donc aussi reconnus.

Mais on est en droit de se demander si San Francisco n'est pas plutôt la quintessence de la ville américaine tant par ses propres contrastes urbains, que par celui qu'elle crée par rapport aux autres villes.

Les principes qui ont gouverné la construction de San Francisco prolongent ceux qui gouvernent l'édification des États-Unis. Selon Thomas Jefferson, la maîtrise de cet immense territoire, vierge de toute intervention humaine, ne pouvait se faire que par des tracés abstraits, détachés de toute réalité. Et de la confrontation entre les tracés et le terrain naissent les États-Unis, créant une tension entre l'homme et le paysage : la nature est à domestiquer.


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