Taipei



Taipei 臺北市, Taiwan 臺灣


La nature, de la grande à la petite échelle… Elle entre dans un rapport fructueux avec l'urbanité taïwanaise. C'est une nature structurante, en même temps que structurée par les usages de la ville, selon un dialogue harmonieux avec l'intangible culture locale.

Parler de Taïwan à partir de tout ce qu'elle n'est pas. Car les définitions culturelles ne disent parfois que ce que l'on n’est pas — n'étant que le produit de siècles de domination étrangère : européenne, chinoise, japonaise.


Auteur : Ropert Dan

Titre : Taipei, la nature activée, pour une urbanité harmonisée.

Année : 2021

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Voir aussi :

Vincent Lechevallier : Taipei, Songshan, la place de l'aéroport urbain dans la métropole du XXIème siècle : * (2019)

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Parcourir les bords de la rivière Danshui. Photo Ropert Dan.

Les tracés de l'eau révélés par les formes urbaines.

Extension rapide de la capitale depuis 150 ans. Politiques d'extension urbaine, conduites successivement par chaque pouvoir en place. Des quartiers résidentiels se forment, des tracés s'établissent. Les Taïwanais entrent dans la course au confort moderne, où la culture collective cherche alors à s'exprimer.

Entre montagne et eau : la montagne, porte d'entrée à Taipei.



Végétation en ville.


Taipei et le paysage Shan Shui (“montagne et eau”). Dessin de l'auteur.


Carte exposée : Waterpark, zone éponge avant la ville. © Ropert Dan.


Atteindre cette métropole insulaire ne pouvait se faire que par avion.

En cette fin d'été, je découvre la ville à travers le hublot. La masse bâtie, les grandes tours sont impressionnantes. Tout de suite, je suis frappé par l'antinomie entre la ville et le dessin des montagnes, la présence de l'environnement naturel aussi proche.
Une fois posé sur la terre ferme, il faut prendre le métro express pour atteindre le centre-ville. Cette ligne est remarquable, elle sinue au milieu des vallées des montagnes alentour.
La meilleure illustration de cette culture de la nature est léguée par la peinture des lettrés chinois, tracée à l'encre de chine et diluée dans l'eau. J'ai décidé de regarder ce que cet art peut dire de la fabrication de la ville et de la vision qu'ont les Taïwanais de leur territoire.
Les montagnes sont les guides, les sources sont les fondements de la genèse des villes. Le Feng Shui et la géomancie prescrivent les règles de la ville parfaite.
Shan Shui, 山水 : des peintures à l'encre sur papier de soie ou de riz, depuis le IV ème siècle jusqu'à nos jours, représentent des paysages, faits de montagnes découpées par l'eau et les nuages. L'homme se perd dans la magnificence du paysage.
La montagne possède l’eau comme le sang et les veines, les plantes comme cheveux et poils, les brumes et les nuages comme éclat spirituel. C’est pourquoi l’eau rend la montagne vivante, nourrit les plantes qui l’embellissent, s'enveloppe des brumes et des nuages qui lui donnent élégance et charme.



Guo Xi (vers 1010-vers 1090), peintre et théoricien des Song du Nord.
La peinture chinoise 山水畫圖 permet d'étudier la conception du lieu : observation du paysage et grande pensée de la ville. La ville comme un environnement de pensée, et la page investie comme un espace partagé.

Le grand paysage, la nature mouvante et stable :Shen Zhou (1427-1509), dynastie Ming. Paysage du Mont Lu, par un artiste chinois du continent. Il reproduit les codes classiques de la composition de captures encrées de paysages, c'est une recherche du sublime dans les paysages locaux.

Représenter la profondeur par l'introduction de reserve et monter vers le haut.
Structure des vides et des pleins.
L'homme < Arbre > Montagne.
Composition mentale.
Circulation du regard (contemplation), symbole de la montée ver le ciel : le chemin ou l'eau.
Les traces humaines sont faibles et minuscules par rapport à la nature.


La grandeur du mont Lu, Shen Zhou, (1467), rouleau vertical (dans le style de Wang Meng)

Reminiscing on Mount Lu, Qi Kun, (1901-1944), Republican period.

Village by the River, Ran In-Ting, (1961), Taiwan.

Waterfall at Wulai (Taiwan), Lui Shou-kwan (1972).


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