Takashima


Takashima 高島市, Harié 針江, Japon


En Corée, les architectes disent souvent que “l'architecture est l'acte de fabriquer un vaisseau pour contenir des êtres humains”. Porter des êtres humains n'est pas différent de contenir la vie et les moyens de subsistance.

Au Japon, KABATA, par exemple, fait exactement cela. KABATA, système d'amenée et de filtration de l'eau domestique, est un espace qui sert aux activités de lavage et de cuisine. Ces pratiques-là sont intimement liées à l'agriculture et à la pêche du village.

Ce n'est pas seulement un espace qui ne contiendrait que des actions humaines, car ces actions sont subordonnées au cycle de la nature : ainsi du cycle de l'eau et de l'harmonie avec des éléments naturels tels que la carpe. Dans cette vie-là, peu de ressources sont gaspillées.


Auteur : Cho Yong Won

Titre : Harie, eau et tradition

Année : 2020

Pour ouvrir cette page de l’Atlas, cliquer : *

* Codes d'accès au site de l'Atlas : identifiant = atlas / mot de passe = villes




Carte exposée : Paysage de Shinasahi et village Harié.
En rouge : village Harié ; vert : montagne Inari ; bleu clair : montagne Hira ; bleu foncé : fleuve Ado ; jaune : ceinture lacustre.
© Y.W CHO

Ci-dessus : Circulation de l'eau et utilisation de l'environnement aquatique. © Y.W CHO
Kabata, l'eau du village, sa distribution et ses usages domestiques. Aquarelles de l'auteur.
Hydrographie de Takashima.


Nostalgie de l'architecture ?

Si nous parlons d'espace, d'art, de créativité, d'artisanat, etc. à l'école aujourd'hui, nous donnons l'impression que c'est par anachronisme. Bien que ce soit essentiel. À l'école française d'architecture, la part de l'enseignement consacrée aux éléments essentiels de l'architecture est bien inférieure à celle qui porte sur la manière de traiter les problèmes environnementaux auxquels la société est aujourd'hui confrontée. Les jeunes élèves, entrés plus récemment à l'école, sont désormais orientés vers les questions environnementales.

En France, il y a encore dix ou quinze ans, l'architecture était abordée de manière spatiale et formative à l'école, et l'éducation s'y faisait en lien avec l'artisanat. Or, malgré quelques traces de cet enseignement, qui subsistent encore dans divers cours d'arts plastiques, le changement dans la perception de l'architecture par les étudiants est surprenant.

À l'école, chaque semestre ramène un cours sur l'environnement ou autres sujets semblables. Les cours utilisent généralement les mêmes références, on y enseigne l'impact environnemental de la construction (l'émission de carbone pendant la construction et l'entretien des bâtiments), les nouveaux matériaux écologiques et les nouvelles méthodes de construction.

Mais, pour être honnête, suivre de tels cours est très déprimant. En effet, l'acte essentiel de l'architecture est de bâtir, et un acte de construction s'accompagne inévitablement de dommages à la nature. Pour quiconque décide de construire, c'est son destin professionnel que d'accepter ce genre de vandalisme consistant à creuser la terre et à abattre des arbres. À part ça, si des professeurs vous disent qu'on doit renoncer à toute construction neuve, votre passion d'étudiant en architecture n'en sera que refroidie.


Retour : Vignettes de l'exposition.