Tibériade


Tibériade טבריה, Israël


Carte dessinée pour une vision “en relief” (anaglyphe). Pour une meilleure lecture, utiliser des lunettes 3D.


Tibériade Mythologie.

Une légende, ici contée sous les atours de la ville de Carrière, est le fruit d’une rencontre, comme visiteur ou comme pèlerin, avec la ville israélienne de Tibériade.

C'est une tentative pour percer la croûte des trois dimensions qui contrôlent la vie de l’architecte, et pour atteindre un fond bien plus chaotique et malléable. Un fond de mémoire, d’oubli, d’angoisse et d’imagination : tout ce que peut évoquer le monde phénoménal, mais qu’il ne contient pas en lui.

Carrière n’a pas été contée comme une allégorie, mais plutôt comme le récit d’un au-delà de la matière de Tibériade : une déambulation au milieu des traces.


Auteur : Hagaï Ben Naïm

Titre : Tibériade, les lieux de l'oubli

Année : 2015

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Grande carte de Tibériade



Tibériade, avril 2015 > Description de la photo par Hagaï Ben Naïm.



Vues de Tibériade


Carte exposée : La Carrière, la mythologie de Tibériade.
Ce document, dessiné pour être vu en 3D, explore les limites entre cartographie, dessin, mémoire et espace. Il s’agit d’une tentative de représentation d’un territoire existant et de ses mécanismes générateurs : les systèmes de recréation ou de fabrication d’un nouvel espace à partir de sa mémoire.


Margaux Henry-Thieullent et moi-même en train de dessiner

Hagaï Ben Naïm et Margaux Henry-Thieullent en train de dessiner des “relations imaginaires” : vers la concrétisation urbaine. Décembre 2015.



Ci-dessous : Les chapitres du mémoire (codes d'accès : log. = atlas / mot de passe = villes).

CHAPITRES

La Ruine Orientation Conversion
Pourrisme Verrouillage Modernisme
Nature Conclusion Bibliographie


Légende de Carrière

Très loin, là où les montagnes sont hautes et où brillent les reflets verts, où les oiseaux chantent une lamentation moyen-orientale, il y a Carrière. À la différence des autres carrières, on n'y carre ni la pierre ni l’or ni les pierres précieuses. À Carrière, les habitants carrent la chaîne du temps, blessent et captent des mémoires depuis les noirceurs de l’inconnu.

Mémoire par mémoire, ils captent depuis le cœur du passé : des bâtiments, des murs, des plantes, des mers, des bateaux, des mots et des âmes. Parfois les mémoires se trouvent entières, parfois cassées, parfois infusées. Tantôt il s’agit d’une pierre, ou d’un mot, tantôt c’est un bâtiment complet ou une adresse ou une chanson. Et chaque mémoire se place délicatement dans un cadre léger, en ordre à la fois précis et chaotique, et sa logique n'est connue que du vieil historien de Carrière.

Cela fait longtemps déjà que l’historien n’écrit plus l’histoire de Carrière. Même ses vieux cahiers sont pleins de poussière et de phalène. Les mémoires sont nombreuses, on ne peut plus savoir si la ville est saturée par elles ou si toutes ces mémoires sont la ville elle-même. Et peut-être que Carrière n'est qu'une ville qui se compose de fragments d’autres villes, en d’autres lieux et d’autres temps ? Peut-être s’agit-il d’une ville où le passé est le présent, et où le présent n’existe pas ?

C'est ainsi que, sans une histoire mais avec un passé glorieux, la surface de Carrière est faite de souvenirs nombreux, glissés dans un catalogue pas rangé. Ces mémoires gisent là-bas, pathétiques, parmi les montagnes vertes et sous les cieux bleus, en attendant leur décrépitude.



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