Tijuana


Tijuana, Basse-Californie, Mexique


Tijuana attire à cause du mur, le seuil maudit qui sépare les États-Unis d'Amérique et les États-Unis mexicains. La localisation de la ville à l’extrême ouest des deux pays lui vaut d'être le pôle d'échange le plus fréquenté entre la Californie américaine et la Californie mexicaine. Et le poste frontalier le plus traversé au monde.

J'ai voulu comprendre Tijuana non par sa muraille mais par son inverse exact : son franchissement et sa route. J'ai dessiné une carte de Tijuana, traversée par sa “route scénique”, au fil des instantanés du voyage.


Autrice : Calypso Freichel

Titre : Tijuana, escale hétérotopique

Année : 2014

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Cartes anciennes de la Californie, dessinées par Jo Mora (1876-1947).



À gauche : autoroute de Tijuana à Cabo San Lucas. À droite : “route scénique” de Tijuana, espace perçu, espace vécu.





Carte exposée & figures ci-dessus : trente séquences routières de la traversée de Tiruana.


Les routes créatrices.

Les anciennes missions espagnoles, reliées auparavant par le Camino real (chemin royal) devenu l'Autoroute 101, se sont regroupées par extension et se sont mutées en grandes métropoles californiennes. Le tracé historique a engendré une super mégalopole qui s'étend de Sacramento à Tijuana. Cette route qui longe le littoral pacifique et traverse les grands paysages de l'ouest est appelée Scenic road, parce qu'elle met en tableaux des sites naturels et de grandes infrastructures urbaines comme le pont de San Francisco.

La cartographie du pare-brise…

Le road movie est une hétérotopie, ce qui signifie que la route y est un lieu réel, mais qu'elle héberge des utopies, des espaces imaginaires.

Je voyage, je baigne dans un paysage grandiose, protégée et confinée, au volant du véhicule… Je cartographie la traversée de Tijuana, je mets la route en scène. Mais c'est à travers le pare-brise d'une voiture imaginaire : en fait, je n'y suis jamais allée.

…et le rébus de ses trente petits polyptyques.

Mon premier commence avec la vision satellite. Sur ces vues depuis le ciel, je fixe le point de vue de la conductrice, la direction de son regard.

Mon deuxième est un photomontage, elle associe une capture d'écran de Google Street View et la vue depuis l'intérieur de la voiture. Je m'approprie l'espace du voyage via Internet, la plateforme numérique la plus globale et commune au monde.

Mon troisième est une version de “ce que je vois”… interprétée par le dessin. L'imaginaire vole au secours de l'irréalité du paysage, vécue en 2.0.

Et mon tout… est la carte de l'espace perçu, l'ultime instant du voyage.


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