Xingu
La lecture de ce dessin peut se faire du haut vers le bas. D’abord, il présente la nature dans sa forme iconique. Intouchable, distante. Sa puissance est intrinsèque, sa force est indépendante de nous, les humains. Cette nature est une entité, vue de façon romantique. Ensuite, nous nous plongeons en elle. Nous ne voyons plus qu’une sorte de réseau complexe et même chaotique. Bien que ces relations se présentent comme si elles étaient placées dans un espace vide, elles témoignent d'une certaine rigueur structurelle. Il faut regarder de plus près. Nous commençons alors à percevoir une sorte d'épaisseur physique, nous discernons des comportements. Nous nous rendons compte qu’elle est composée d’humains et de non humains. Ils peuvent tous avoir des liens et chercher à communiquer.
Les profondeurs de la nature
Dessin réalisé le 12 juin 2016.
© Marcia Tosin Kubrusly.
Xingu, Amazonia, Brésil
Autrice : Marcia Tosin Kubrusly
Titre : Xingu, cosmophanie du territoire amazonien (parc indigène du Xingu).
Année : 2016
Pour ouvrir cette page de l’Atlas, cliquer : *
* Codes d'accès au site de l'Atlas : identifiant = atlas / mot de passe = villes






Carte exposée : Les profondeurs de la nature. Dessin de l'autrice.
Lignes imaginaires
L’espace géographique est établi par des lignes imaginaires et des éléments physiques comme les maisons, par exemple. La représentation visuelle sous forme de plan n’a pas de sens pour les Bororos. Ce qui compte, c’est la représentation du réel par l’imaginaire, le symbolique et le spirituel, fragmentés de manière ordonnée dans l’espace.
I'm miscellanea
Brésilienne, d’origine italienne-vénitienne, libanaise-chypriote, allemande (Brandenburg), polonaise-prussienne et probablement cabocla, je suis le fruit de la mondialisation et mon éducation première en a été le produit.
L'enseignement primaire et secondaire que j'ai reçu fut suivi dans une école privée néo-conservatrice, partie prenante d’une holding d’entreprises, qui opère dans les branches privées de l’éducation, de l'édition et de l’informatique. Cette holding fabrique le matériel didactique utilisé par l’école : les polycopiés standardisés alimentent un enseignement faussement encyclopédique, compartimenté, schématique, condensé et synthétique. Du point de vue de cette école, je ne fus pas une étudiante exemplaire. De manière complètement inconsciente j’ai passé toute ma vie à m'opposée au système dans lequel j’ai grandi. Ce refus a marqué ma personnalité et m’a poussée à m'éloigner de ma culture, afin de prendre du recul et de m’arracher à ces visions paradigmatiques. J’avais besoin de comprendre les milieux qui constituent mes origines.
En 2015, cela fait sept ans que j’ai quitté le Brésil et ma famille, sans vraiment les avoir quittés : mes racines, mes plus vives mémoires d'enfance se situent là-bas, dans le jardin de climat subtropical de ma grand-mère maternelle. Durant ces années d'expatriation, je n'étais pas sûre de là où je voulais arriver, j’ai donc agi de manière intuitive, et j’ai fait de ce parcours un champ d’expérimentation quasi métaphysique. C’est donc en commençant par la genèse du territoire auquel je suis censée appartenir que pour la première fois j'étudie la culture brésilienne.
Retour : Vignettes de l'exposition.