Atlas de Steenvoorde
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Verbatim du salon cartographique.
Steenvoorde : deux cartes anciennes.
L'ancienne Communauté de communes du Pays des Géants.
Flandre intérieure et Hauts de Flandre.
Avertissement.
A la faveur d'un appel à projets du POPSU-Territoires (“Petites villes et campagnes au cœur d'un nouveau récit territorial”, 10 juillet-9 novembre 2020), nous soumettons une proposition de recherche-action portant sur la ville de Steenvoorde.
La Communauté de communes de Flandre Intérieure (CCFI) est composée de 50 communes. Elle est peuplée d'un peu plus de 100 000 habitants (à comparer aux presque 200 000 habitants de la Communauté Urbaine de Dunkerque). Elle comprend la ville de Hazebrouck (> 22 300 hab.), ainsi que les pôles urbains de Bailleul (> 14 800 hab.) et de Nieppe (7 500 hab. env.). Steenvoorde (4 100 hab. env.), 4e ville par ordre d'importance démographique, bénéficie d'une situation privilégiée, sur l'axe de l'autoroute A25, à peu près à équidistance de la Métropole européenne de Lille et de la Communauté Urbaine de Dunkerque. Elle marque, par son paysage caractéristique, l'entrée dans la Flandre maritime, immédiatement au nord de la ligne des Monts de Flandre (entre le Mont Cassel à l'ouest et le Mont des Cats à l'est, pour la partie française), qui en marque la limite géographique. Le nom même de Steenvoorde (en flamand : pierre de gué) souligne la réalité de ce seuil paysager.
En janvier 2020, le PLUi de la CCFI a été approuvé. L'étude projetée tirera profit de l'ensemble des documents publiés à cette occasion.
Hypothèses
Le cadre général.
Un renversement de perspective. La compréhension du système urbain se fait le plus souvent selon une approche hiérarchique, depuis les métropoles vers les pôles urbains intermédiaires puis vers les petites villes et les bourgs (cf. loi NOTRe et suivantes…).
Une double hypothèse :
1. Les “villes moyennes” (ou “médianes” : cf. Atlas de Pau) et les « petites villes », à distance des aires métropolitaines, ont à réinventer une vocation qui leur est propre : elles ne subissent pas seulement l’attraction des métropoles ou des pôles urbains les plus importants à l’intérieur du « bassin d’emploi ». Elles sont souvent un lieu d’élection, motivant le choix d’une installation durable des ménages et suscitant une multitude d’activités sociales et culturelles locales. Les mobilités, par exemple, ne sont pas réductibles aux mouvements pendulaires entre résidence et lieu de travail. Elles sont impliquées par les lieux de vie sociale et culturelle disséminés à l’intérieur du périmètre de la communauté de communes, voire de telle ou telle de ses « entités » territoriales. La petite ville de milieu rural est d'abord une ville en mouvement.
2. Il ne s'agit pas tant pour nous de remonter l'échelle hiérarchique des villes depuis la base jusqu'au sommet, que de construire une vision moins hiérarchique, c'est-à-dire fondée sur les micro-réseaux et la vicinalité (sur cette dernière notion : cf. “Géophilosophie” in G. Deleuze et F. Guattari, Qu'est-ce que la philosophie ? Minuit, 1991, p. 87). Arracher la petite ville à une polarité excessive qui ferait dépendre le destin de ses habitants du seul système constitué par les grands attracteurs métropolitains — au prix de l'oubli des fonctions propres aux petits territoires ; au prix aussi d'une négligence : celle des forces de résilience locale. La notion de milieu rural est une notion écran : elle décrit au mieux une situation dans un paysage naturel élargi, elle ne dit rien — ou si peu — de la réalité de la vie sociale ni du système de relations qui la structure : l’agriculture notamment ne représente plus qu’une petite fraction de l’activité, tout en étant exposée à des processus de mutation de grande ampleur. Un examen attentif de la structure des emplois montre la réalité multiforme de toute unité urbaine, quelle que soit son échelle démographique et spatiale. La petite ville de milieu rural est riche de sa propre diversité fonctionnelle et de la vitalité de sa société.
Une contre-épreuve
A l'inverse des hypothèses développées dans Pau 2030. Un atlas pour demain, Paris, Ed. Dilecta, 2017, on pourrait considérer que la petite ville échappe au processus décrit à travers les thèmes de l'étalement urbain et appartient davantage au modèle de la “ville diffuse”, celui-ci étant entendu formellement d'un mode d'établissement urbain échappant au moins partiellement à l'attraction des centres métropolitains. Nous retrouvons ici les thèses défendues en Vénétie (Italie) et dans la Flandre belge par Paola Vigano, et dans le Brabant (Wallonie, Belgique) par Bénédicte Grosjean.
Toutefois, nous ne défendons pas l'idée d'un espace isotrope, qui distribuerait les fonctions d'accessibilité et de services de manière homogène et égalitaire sur l'ensemble d'un territoire. Nous ne rejetons évidemment pas l'idée ni le principe d'une égalité des droits. Nous pensons néanmoins qu'il est nécessaire de prêter attention à l'anisotropie du territoire, c'est-à-dire au fait que ses caractères singuliers et ses capacités propres dépendent d'une situation particulière dans l'espace, de son sol et de ses structures foncières, des ses vecteurs de traversée, de la dynamique de ses relations de distance ou de proximité avec d'autres territoires.
Le milieu rural des petites villes, tout en étant relié aux plus grandes villes, cumule une variété de fonctions qui lui sont propres : agriculture mais aussi petite et grande industrie (agroalimentaire, notamment); commerce local mais aussi zones d'entreposage ; migrations alternantes mais aussi activités locales, tourisme, etc.
Le “point de rebroussement” (le retour vers la ville, enrayant et renversant le processus de la dissémination urbaine) n'a peut-être pas lieu d'être dans une région structurée par un réseau dense de petites villes et de villages, comme c'est le cas de la Flandre intérieure (CCFI = 630 km2).
Quelle légitimité ?
Dunkerque, ses “six territoires”, la géographie de son hinterland, depuis le littoral de la mer du Nord jusqu'à la ligne des Monts de Flandre : l'unité d'un paysage. L'approche de la région de Dunkerque depuis la campagne.
La CCFI a approuvé en janvier 2020 son Plan local d'urbanisme intercommunal (PLUi), ainsi que son Plan d'aménagement et de développement durables (PADD). L'ensemble des documents publiés à cette occasion (préparés pour leur rédaction par l'Agence d'urbanisme et de développement Pays de Saint-Omer. Flandre intérieure) — près de deux mille pages — fournit une base de travail essentielle. L'exploitation de ces documents et les perspectives ouvertes par les orientations qui y sont fixées sont en soi un sujet de recherche et d'action.
Compétences de la CCFI
Présentation générale. https://cc-flandreinterieure.fr/fr/rb/352692/presentation-41
Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI). https://www.ecologie.gouv.fr/gestion-des-milieux-aquatiques-et-prevention-des-inondations-gemapi
Union syndicale d'aménagement hydraulique du Nord (USAN). http://www.usan.fr/